Casque d’or
Révélé lors de la saison 2017 et lors de la dernière Ryder Cup, Tommy Fleetwood est devenu un des meilleurs joueurs européens. Son look unique sur le circuit fait aussi de l’Anglais, n°2 de la Race to Dubaï 2019, un des joueurs les plus attachants du Tour.
Entre le Tommy Fleetwood des années amateures et celui des années professionnelles, il y a un monde ou plutôt un look. Quand il était tout jeune, le visage était plus rond et les cheveux courts. Depuis qu’il est passé professionnel en 2010, son visage s’est émacié, sa tignasse s’est allongée et sa barbe a poussé. Ramené derrière les oreilles, ses cheveux blonds sont longs et tombent sur les épaules en petites bouclettes. Un look de guitariste de hard-rock à la Status Quo ou, plutôt, style Georges Harrison des Beatles, période Tribute to Bangladesh. Un compte twitter est même consacré à sa crinière ! Grâce à cette chevelure flottant au vent, Tommy Fleetwood est reconnaissable entre mille. Il est d’un des rares « chevelus » du circuit. Un jour, Tiger Woods lui a même demandé quand est-ce qu’il allait se faire couper les tifs. Avec un sourire, Tommy lui a répondu : « J’en sors ». Tiger est resté médusé par la réponse pince sans rire de l’Anglais. On pourrait imaginer que ce look fait partie d’un plan marketing. Pas du tout. L’Anglais a changé de tête car il la trouvait affreuse autour de ses 20 ans. C’est aussi simple que ça.
Ce changement radical de look lui a été plus que bénéfique. Comme dans la mythologie, il a trouvé, tel Samson, la force dans la longueur de ses cheveux. N°1 européen en 2017 après deux victoires dans les Rolex Series, le natif de Southport, près de Liverpool, a crevé l’écran lors de la dernière Ryder Cup 2018 à Paris. Avec l’Italien Francesco Molinari, son grand ami sur le Tour, ils ont remporté tous leurs doubles, quatre balles aussi bien que foursomes, ce qui valut à cette paire de champions le surnom de « Moliwood » et la diffusion de quelques vidéos très funs sur cette complicité qui fit tant de mal à l’équipe américaine.
Il y a quelques années pourtant, Tommy Fleetwood n’était qu’un joueur ordinaire comme nombre de ses collègues du circuit et ne comptait qu’une victoire à son actif. Pourtant cet ex n°3 mondial amateur avait tout pour réussir. Comme l’a confirmé son premier coach, dans une interview à la presse anglaise : « Lors des entraînements, à 70 mètres du drapeau, il était comme un archer. Plein dans le mille à chaque fois ». A cette époque, Tommy n’avait que 8 ans… Quelques mois auparavant, il était venu en voisin avec son père suivre l’Open britannique au Royal Birkdale. Au club voisin de Formby, une détection était organisée sous l’œil avisé du champion américain Lee Janzen. Après avoir tapé quelques supers « shots », Tommy fut invité à rejoindre le club. Ce fut le premier jalon de sa carrière.
Aujourd’hui, il est une des stars du golf mondial. Même s’il ne compte que cinq victoires sur le Tour européen, sa dernière remontant à la mi-novembre en Afrique du Sud après vingt-deux mois sans en connaître le frisson (« Gagner est tellement bon », répète-t-il à l’envi), Tommy Fleetwood est devenu un animateur des tournois majeurs avec une 4ème place à l’US Open 2017, une 2ème place à ce même tournoi en 2018 ainsi qu’une deuxième place au dernier Open britannique au Royal Portrush. Il y a quelques semaines, le n°10 mondial a tout donné pour regagner la place de n°1 européen lors du DP World Tour Championship, à Dubaï. Bien qu’il ait échoué dans cette tentative de battre Jon Rahm, Tommy Fleetwood est maintenant armé pour devenir –qui sait- un futur n°1 mondial. Avec, à ses côtés, sa femme et manager, Clare Craig, de vingt ans son aîné, son ami d’enfance et caddy, Ian Finnis, et son coach, Alan Thompson qui le connaît depuis l’âge de 13 ans, il n’a aucune raison de s’inquiéter de l’avenir et de se faire… des cheveux blancs.