A 28 ans, Victor Perez est aujourd’hui n°1 du golf français et 31ème joueur mondial, cinq ans seulement après son passage de la troisième division à l’European Tour. Trajectoire d’une étoile filante.
Demi-finaliste du Championnat du monde de match-play à Austin fin mars, avant de finir 4ème du tournoi, Victor Perez a montré au monde du golf de quel bois il était fait. Même s’il a malheureusement raté le cut du Masters quelques semaines plus tard, le natif de Séméac dans les Hautes-Pyrénées, en France, n’en demeure pas moins un golfeur qui compte sur la scène mondiale. Il n’y a qu’à regarder le tableau des autres recalés d’Augusta que sont le n°1 mondial Dustin Johnson ou le Nord-Irlandais Rory McIlroy.Victor Perez est le golfeur français le plus en vue en Europe et Outre-Atlantique. Et pour cause, classé dans le top 50 mondial (31ème à l’heure où l’on écrivait ces lignes), il s’est offert le luxe de disputer tous les plus grands tournois de golf. Et dire qu’il y a cinq ans, il était un pensionnaire de la troisième division européenne, l’Alps Tour.
Diplômé de l’Université du Nouveau-Mexique en 2015 où il a étudié la psychologie et la chimie, en plus du golf, Perez a entamé sa carrière golfique en 2016. Sur l’Alps Tour, il passe une année auréolée d’un titre, avant de gravir l’échelon suivante, le Challenge Tour. Il y jouera deux ans, passant de la 18ème à la 3ème place, avec un titre tous les ans. Ce classement le propulsa sur le Tour européen en 2019.
Vainqueur dans toutes les divisions
Chez les cadors, il ne mettra pas longtemps à se distinguer d’autant qu’il s’adjuge l’Alfred Dunhill Links, en Écosse, en septembre 2019. Réputé bosseur sur et en dehors des parcours, Perez peut compter sur un bel entourage : son formateur et coach, Mike Magher et JP Fitzgerald, ancien caddy de Rory McIlroy.
« Victor a eu du succès dans toutes les catégories d’âge et à tous les niveaux. Il n’y a pas vraiment de secret : il a toujours été bon », expliquait dernièrement un de ses camarades à l’école de golf de son enfance. Le long jeu, c’est la force de Victor Perez. Un domaine dans lequel, il excelle, si l’on en croit le golfeur français Romain Langasque : « il a l’un des meilleurs longs jeux sur le Tour européen voire dans le monde ».
Thomas Levet, consultant de Canal+ et six fois vainqueurs sur l’European Tour, pointe du doigt son axe d’amélioration. « Comme Victor est un joueur qui rate très peu de longs coups, son petit jeu est moins mis sous pression qu’un joueur qui s’égare un peu plus. Mais s’il avait le petit jeu de Mickelson, il ne serait déjà pas loin de la première place mondiale », affirme-t-il.
Une sélection en Ryder Cyp en perspective
Lucide à ce propos, Victor Perez travaille cet axe depuis la fin de l’année dernière avec le célèbre coach anglais Pete Cowen. La « Tour de contrôle », son surnom sur le circuit, ne devrait donc pas tarder à montrer des progrès dans le petit jeu. Une amélioration qui se fera certainement sentir au niveau de ses résultats de Perez. Sur les six mois, l’étoile filante du golf français a terminé 2ème du BMW PGA à Wentworth et 7ème de la finale du circuit européen à Dubaï. Au Players Championship, il a glané la 9ème place, avant de finir 4ème au WGC Match Play d’Austin. Bien qu’il ait raté le cut au Masters, Victor Perez est sur une dynamique de résultats qui laisse présager une sélection pour la prochaine Ryder Cup. Il deviendrait alors le 4ème Français, après Jean Van De Velde (1999), Thomas Levet (2004) et Victor Dubuisson (2014), à jouer ce tournoi opposant l’équipe européenne à son homologue américaine.